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L’Atelier National expose les résidents de Triangle France :
YANNICK LANGLOIS, SAMIR RAMDANI, MARZIA ROSSI
Exposition les 8 et 9 juillet 2011, de 15h à 19h
Vernissage le 7 juillet à partir de 18h30
Faire « un coup de calcaire » est une expression populaire pour désigner une colère ou un incident survenant de façon subite et imprévisible, un peu à la manière d’un petit caillou de calcaire qui se serait lentement formé dans une artère ou une canalisation, et se débloquant sous l’effet de la pression de manière inopinée et brutale…avec les conséquences qu’on imagine.
Dès lors, on pourra détecter plusieurs analogies avec ce fil conducteur dans l’accrochage synthétique que les résidents de Triangle réalisent à l’Atelier National. De façon littérale, un goût pour les matériaux longuement assemblés par des phénomènes patients de concrétions, pour les couches pertinemment superposées, où poudres et résidus se mêlent et se séparent, s’attirant et se repoussant, pour les formes et les contreformes, contenus s’échappant de contenants qui eux même laissent encore deviner les traces de contenus précédents. De façon imagée, on pourra constater en ces lentes formations une énergie ramassée, vitale, débordant de la tension d’une résine, des fragments de minéraux sur une photo, d’une situation qui dégénère entre des protagonistes apparemment placides. En somme l’art, apollinien, agence, sépare, ordonne. Mais même Apollon, tenté par ses démons dionysiaques, sous le soleil marseillais qui brûle parfois autant qu’il apaise, n’est pas à l’abri d’un soudain « coup de calcaire ».
texte de Dorothée Dupuis (2011)