© Justine Xavier-Cochelin
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En parcourant des blogs, je collecte des images personnelles de familles qui mettent à la vue de tous des moments de leur intimité*.
Dans l’intention de peindre le regard s’exerce, esquisse et traque ce que j’appellerais le « potentiel pictural » des images. Ces photographies sont brutes, triviales, souvent naïves et la plupart du temps inconscientes de ce qu’elles produisent ou de ce qui se produit en elles. Pour celui qui est sensible à leur étrangeté et à leur part de monstruosité, des failles apparaissent alors, et la peinture dans sa capacité à inquiéter le visible se glisse dans la brèche. Sous les couches de peinture une angoisse se fait sentir, entre ce que nous raconte la peinture brute et ce que nous disent les images. La matière tend à accentuer le trouble et la part de fantasme déjà projeté dans l’image à travers la collecte. Transformés ainsi, les sujets apparaissent difficilement, ils sont non identifiables et réductibles à une extériorité distante.
Au fil des blogs, les mêmes scènes se rejouent sans cesse. C’est alors que je décline des séries de peintures aux thématiques redondantes et aux apparences insignifiantes. Comme un écho à la trivialité de ces visions prolifiques qui deviennent, au fil de la recherche de plus en plus obsessionnelles. La série est ici envisagée comme la possibilité de rendre compte au mieux de ce qui nous échappe dans ce fouillis d’images, sans cesser d’interroger la peinture.
Justine Xavier-Cochelin
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